samedi 29 mai 2010

Central Park a fait son apparition dans la ville.

lundi 24 mai 2010

Le pays où l'on arrive jamais




Grand week-end : petite balade dans les ardennes. Une halte sous le plus grand sanglier du monde (voir photo). A Charleville-Mezière, fête de la bière sur la belle place place Ducale, plein de jeunes gens (et moins jeunes) bourrés que n'auraient pas reniés Rimbaud. Petit pélerinage nocturne d'ailleurs à la maison (enfin une des maisons) du sus-nommé.





Le sanglier des Ardennes Photo François Pineau



Puis, cap vers le nord en suivant les courbes de la Meuse, vers des régions sauvages et rudes (le nord des ardennes.) Je fais connaître Bouillon, en Belgique, à François et on visite le château extraordinaire de Goddefroy. La ville est très gaie, l'atmosphère très différente de celle de l'autre côté de la frontière, touristique et festive avec des hôtels, dignes de tintin.







On redescends vers le sud (des ardennes) pour faire un autre pélerinage : la maison de André Dhôtel ("Le pays où l'on n'arrive jamais")





"Il y a dans le même pays plusieurs mondes véritablement. Si l'on explore les Ardennes, ce n'est pas une forêt que l'on découvre, mais mille forêts. Dans les contrées situées au nord, jusqu'au Rhin ou jusqu'au port d'Anvers, ce sont des centaines de collines et de plaines chargées de richesses, et l'on peut voir aussi les eaux immenses des canaux, des fleuves, des bras de mer, tandis qu'au coeur des villes sur des places souvent désertes, s'élèvent les beffrois qui inspirent autant de terreur que d'admiration."




(André Dhôtel "Le pays où l'on n'arrive jamais" ed Librio, 2000 première édition en 1955.)




J'ai vu la photo de cette maison dans le livre de Claude Carton cité plus haut. Une maison incroyablement modeste pour un grand écrivain, au dessus du canal des Ardennes.




















lundi 17 mai 2010

Dreamlands




Plan provisoire le 2 mai (en bas ) et le 17 mai (en haut)

Régis Dumay m'a téléphoné: c'est parti. Beaucoup de choses ont changées sur la table, plusieurs membres de l'équipe sont intervenus. J'ai hâte de voir.
En attendant, j'ai fait un premier montage des deux premières séries de photos, espacées d'une semaine dans le temps.
L'exposition Dreamlands au Centre Georges Pompidou correspond complètement au projet, ça tombe bien. Je propose une visite pour l'équipe à Régis Dumay qui accepte ( pas avant juin cependant). Dreamland est une exposition très vivante, avec des maquettes, films, photos, couleurs. Une vision optimiste et délirante de l'architecture qui fait du bien en ces temps grisouilles. (pas seulement pour l'architecture)
C'est contagieux.

Par exemple, il y a des maquettes de cet artiste africain : Bodys Isek Kingelez dont j'ai déjà parlé.

mardi 11 mai 2010

une semaine a passé

Photos Claude Carton


Ma visite donne lieu à un concertation avec l'équipe : ont-ils envie de participer, quelles sont les réactions?


Une personne trouve que "c'est contraignant", il faut changer les objets et les prendre en photo, c'est une perte de temps.



Benjamin qui était en vacance est rentré. Il a commencé à modifier des choses, a apporté de nouveaux objets.

On discute: participer n'est pas une obligation, les objets apportés peuvent être des objets personnels, la ville peut totalement changer d'aspect. De toutes façons, c'est un travail dans le temps, mais tout les responsables semblent très pressés. je leur dit qu'une ville, ça ne change pas en un jour. Et aussi que savoir comment participer à une création quelle qu'elle soit, cela demande du temps.


J'ai apporté le livre sur les constructions cité plus haut. On me demande "c'est cela qu'il faut faire?" Difficile de s'affranchir des modèles.


Claude Carton est là : il m'interroge sur ma démarche, c'est bizzarre, il me semble que cette démarche n'est tout de même pas révolutionnaire. Je mesure une fois encore la différence très grande entre le projet d'une création et sa réception, il faut expliquer, mais est-ce de l'art?


Ouf, il semble que le personnel de l'entreprise ne se pose pas la question.



Lundi 10 mai. Retour à Sedan. La maquette a un peu bougé. Des équilibres instables de plots métalliques se sont écroulés. On me dit que c'est parce qu'il y a eu des enfants et qu'ils ont joué. Bon, si les enfants jouent, c'est plutôt bon signe, une image a été faite. Je vois aussi une petite figurine qui n'y était pas et qui a aussi été photographié.

samedi 8 mai 2010













Je commence à rentrer dans la maquette avec l'appareil photo.
La ville apparaît en images. je me laisse complètement guider et surprendre par ce que je vois sur l'écran.


Lundi, je rencontre Claude Carton qui va suivre le projet pour une édition. Claude Carton est l'auteur d'un très joli livre sur les Ardennes et Rimbaud : "Rimbaud, retour sur images" aux editions Anciaux avec des photos de Claude Van Luyn qui décrivent bien ce pays qui est aussi celui de André Dhôtel. Les photos n'ont rien de spectaculaire, et c'est pour cela que je les aime.
Claude Carton a réalisé aussi certaines des photos du blog.
Il interroge les membres de l'équipe sur la perception qu'ils ont de l'expérience "plan provisoire". Les réponses m'étonnent parfois : je percevais de l'enthousiasme chez certains et c'est de l'ennui, ou au contraire les plus réservés ne sont pas les moins intéressés. Dans l'ensemble, le démarrage est un peu difficile, et Régis Dumay s'inquiète. Je lui explique que le temps de création n'est pas le même que le temps de l'entreprise (même si il y a de l'esprit d'entreprise dans l'art.)
Les choses prennent du temps à se mettre en place, les idées à venir. Je suis enseignante dans une école d'art et je connais bien cette impression parfois que rien ne se passe chez un étudiant parce qu'on ne voit aucun travail. En fait, la recherche, la réflexion, le déplacement des idées restent souterrains parfois longtemps.

vendredi 7 mai 2010


Gérard, cadre géomètre me montre le magasin de stockage de tous ses outils.
Je mélange les objets qui sont utilisés par les urbanistes architectes (plutôt le matériel de bureau) et ceux des géomètres et topographes (plutôt les volumes cubes et cylindres métalliques dont je ne connais pas exactement la fonction mais qui créent l'illusion de silos, petites colonies de maisons etc..)
Hélène m'apporte un plan. pourquoi pas? L'introduction d'une image donne une autre lecture de l'ensemble.J'y intègre des blocs d'agraphes qui deviennent des maisons.
Je commence par les fournitures de bureau. On vient assez peu m'apporter des choses, je vais à la pêche aux objets. Chemises cartonnées, post-it, paquets de feuilles pour la photocopieuse, me permettent de constituer le fonds coloré de la maquette. le principe est de faire une première proposition que les salariés viendront modifier avec leurs apports.
J'apporte des images que toute l'équipe regarde de photos de maquettes de ville faites par des artistes : Rachel Whiteread à La Tate Modern, Mounir Fatmi qui travaille avec des objets, et cet artiste congolais: Bodys Isek Kingelez dont j'avais vu le travail au Mamco à Genève qui travaille à partir de matériaux de récupération et les transforme en villes colorée et joyeuse.
Ces photos ont été tirées notamment du livre : "Villes imaginaires et constructions fictives", aux ed Thames and Hudson. J'espère qu'elles vont aider les membres de l'équipe à concevoir leur ville et les aider à transposer des objets de leur quotidien dans un espace plus imaginaire. Photo : Claude Carton
Je décide de poser les objets sur un plan assez bas, de manière à ce que les objets soient vus d'en haut par les salariés de l'entreprise Dumay, mais aussi par les visiteurs.
Je souhaite que l'idée des objets figurant une ville soient le plus présent possible aux yeux de tous.
Lundi 26
L'équipe prends connaissance du projet. Chacun va apporter son matériel, chacun semble partant.
je commence à réunir le matériel.








Photo : Jean-Claude Pascard

dimanche 2 mai 2010



L'entreprise Dumay (un cabinet d'urbanisme situé à Sedan) m'a contacté pour intervenir dans l'entreprise. J'avais déjà réalisé des photos des salariés de l'entreprise en 2007 à partir de la question : "vous venez de terminer un dossier, vous êtes sur le point d'en commencer un autre...votre attention se relâche, à quoi pensez-vous à ce moment là?"
Chacun avait dit à quoi il pensait et cela a abouti à des photos très diverses, par exemple Hélène, urbaniste pensait à des arbres, on a réalisé une petite mise en scène avec ses crayons de couleurs. Christophe pensait à son jardin, qu'on a reconstitué sur son bureau.

De retour à Sedan, j'ai souhaité que les salariés participent davantage à la réalisation du travail.
Je voulais aussi que mon intervention soit en relation avec leur travail, et qu'elle puisse évoluer dans le temps.
J'ai pensé à utiliser tous les objets dont se servaient les salariés, les géomètres, les ingénieurs, les secrétaires, comptables, etc. : dossiers en cours, bornes de géomètres, post-it, chemises cartonnées, gommes, etc. et de les placer sur un plan qui puisse être vus du dessus afin que tous ces objets aient l'apparence d'une sorte de maquette de ville vue d'avion.
Les salariés sont invités à utiliser les objets mis sur la table et de les remplacer par d'autres. Ainsi, chaque dossier en cours une fois traité sera retiré de la table et remplacé par autre chose par exemple. En quelque sorte tous les projets réalisés effectivement à l'extérieur du bureau d'étude et pour lesquels auront été utilisé papiers, gommes crayons, bornes, etc. disparaîtrons de l'intérieur du bureau et seront remplacés par d'autres. L'ensemble de la maquette de ville sera donc en perpétuelle évolution à l'image de la ville elle-même.
colette hyvrard